Ce site est le plus grand plateau européen, couvrant 6500km², à une altitude moyenne de 1200 m. Au nord de cette immensité se trouve le glacier Hardangervidda dans le comté de Hordaland, qui est le sixième de Norvège, dotée d’une superficie de 73 km, il culmine à 1863 m. Le sud comporte un autre sommet, celui du Sandfloeggi à 1719 m. La végétation de la toundra est dénudée, mais les torrents et les lacs parsèment tout le terrain, à l’est. L’ouest où de petits glaciers se sont formés, présente un enneigement plus conséquent et constant, qui rend difficile la progression, et nécessite un autre savoir-faire, même en été, compte tenu du risque de failles.
Une partie de cet ensemble a été classé parc national, sur plus de 3420 km². Une nécessité évidente pour préserver la nature généreuse qui s’épanouit ici et abrite de nombreuses espèces de faune et de flore, spécifiques à la région.
Dès les années 1960, la Norvège s’est démarquée de ses voisins européens pour tirer la sonnette d’alarme écologique, aménager des zones préservées et protéger son environnement qu’elle a, par ailleurs, particulièrement grandiose. C’est ainsi qu’elle a créé une quarantaine de parcs nationaux qui sont autant de sanctuaires dédiés à la nature et néanmoins ouverts aux hommes dans un souci de laisser le meilleur en héritage aux générations futures. Celui d’Hardangervidda est particulièrement impressionnant par sa diversité. Les habitations y sont rares. Elles surgissent parfois au milieu de la plaine comme des apparitions. Les explorations touristiques encadrées par des guides chevronnés et norvégiens font le bonheur des amoureux de la nature qui viennent chercher ici le calme, la beauté, l’immuabilité de ces terres ancestrales façonnés par le temps. Il est déconseillé de s’y rendre seul sans avoir pris les précautions d’usages, mais une fois équipé correctement, les marcheurs aguerris aiment à attendre ici, dans un abri de fortune, ou une cabane, l’apparition des magnifiques aurores boréales.
Les étendues sauvages se déploient à perte de vue, entrecoupées de la vision des blocs de glace, contenant tout ce que la Norvège comporte de contrastes. Terre de randonneurs, ils sont de plus en plus nombreux à venir ici chaque année, marcher le long des cascades, enjamber les ponts suspendus, admirer la couleur des lacs, escalader les rochers, faire du ski, des raquettes, du camping sauvage, ou observer simplement les colonies de rennes s’ébrouer dans la plaine, les chasses des renards arctiques, les nids des oiseaux. Un réseau de sentiers conduit le promeneur, selon son niveau et ses capacités d’endurances, de site en site, et les voitures sont rares à l’intérieur du parc. Ces itinéraires sont accessibles l’été, et impraticables l’hiver compte tenu du froid et de la neige, désertés le plus souvent des animaux qui y reviennent au printemps.
Un lieu où la magie norvégienne et les anciennes légendes refont aisément surface, laissant une empreinte indélébile dans l’esprit de ceux qui sont venus chercher au Parc d’Hardangervidda quelque chose en plus qu’une simple marche dans la nature.